Dur et compliqué

« Ils vont prendre cher » c’est ce que je dis au petit flic mignon qui acquiesce, on parle un peu des vidéos. L’avocat de la défense ouvre sa canette de Perrier l’audience commence, aujourd’hui nous entendons les 6 accusés c’est Macela le triste qui vient à la barre en premier, il est en récidive il risquait 10 ans mais la récidive double la peine il risque 20 ans, il raconte la soirée : « J’avais bu du whisky, 4 a 6 verres [ il avait 1,26 grammes] c’est pas une fierté de m’être vu sur les vidéos. D’habitude quand je bois je suis d’humeur bon délire, Mothir vient me voir affolé il me dit que y’a une embrouille, il est paniqué il voulait partir, je me souviens que je cherche Lounes [ son frère] » le président l’interrompt : « Enfin à ce moment-là y’a pas d’agressivité y’a pas d’embrouille, c’est votre frère qui parle à la victime, vous avez pas l’impression de grossir le trait ? » Macela explique vouloir prendre la voiture pour partir il téléphone à Hervé pour l’avertir de l’embrouille mais Macela ne se souvient plus trop, il voit « une bagarre qui a explosé, j’ai vu Kevin et pour moi c’est comme si que il s’en prenait à mon frère » sur les vidéos on le voit frapper Kevin dans le dos, Macela s’en souvient tellement pas qu’il a même déposé plainte en retour s’estimant victime dans l’affaire. À Nicolas il donne un coup de « poing marteau sur la tête, Nicolas est déjà à terre » « Excité, pile électrique, agressé » c’est comme ça que Macela explique son état à ce moment-là.


Sur les vidéos l’agression se calme depuis deux minutes mais Macela revient vers ( David? Nicolas ? Je n’ ai pas compris) et lui donne des coups « à retardement » coups de pied dans la tête et coups de poing. Macela ne s’en souvient pas même en voyant les vidéos il dit : « quand mon père vient me voir au parloir je pleure [et là aussi ] c’est pas les valeurs de mon père j’essaie de donner des bonnes valeurs à mon fils, mon fils là il sait même pas où je suis.. » il ne peut pas finir sa phrase. Il assume, sur les témoins d’hier il dit en pleurant : « C’est grave, ça m’a touché j’ai été enfermé 13 mois y’a pas un jour ou j’ai pas pensé à lui, purée qu’est ce qu’on a été capables de faire … je me mets à leur place moi j’aurais la haine, je serais révolté bien sûr, faut même pas chercher un prétexte car y’a pas de raisons à taper comme ça, ça m’est arrivé une fois en 37 ans c’est la fois de trop, j’aurais bien voulu me faire suivre au quotidien pour justifier auprès des victimes que je suis pas comme ça, je suis un sucre avec les gens, je suis pas un mauvais garçon » Macela semble un peu se défausser de choses et en même temps il assume tout.


Le procureur l’interroge sur son dépôt de plainte il trouve ça « bizarre » et même « fort de café » puis, : « Avez-vous pris des nouvelles de la victime ? » Macela répond : « je n’avais pas le droit, j’ai demandé à mon avocat » [l’avocat acquiesce] le procureur : « J’appelle pas ça demander des nouvelles, on peut faire une lettre par exemple… » l’avocat de Macela : « Non ça ne se fait pas » le procureur : « S’il vous plaît la parole est à l’accusé » Le procureur demande quelle démarche Macela a fait pour être suivi ? Macela explique avoir été dirigé vers les alcoolique anonymes mais il souhaiterait une aide agréée par l’état. La défense prend la parole et rappelle que Macela avait INTERDICTION d’entrer en contact avec les victimes mais en cote D312 « Macela dit qu’il a une pensée pour les victimes au juge » son avocat lui dit : « C’est la SEULE QUESTION, vous avez souhaité la mort de Nicolas ? » « À aucun moment. A aucun moment » et le casque ? Est ce qu’il était au courant ? Macela dit qu’il ne savait pas que quelqu’un était venu en scooter « je n’aurais pas laissé faire ça sincèrement » Macela retourne à sa place, il pleure, son avocat va s’assoir à côté de lui un peu.

C’est le tour de Kouao-Steve Urkel, il risque 30 ans, il raconte la soirée il avait bu mais n’était pas ivre et moi je quitte la salle 6 minutes chrono pour aller aux toilettes, à mon retour Kouao dit : « J’ai honte de ce que j’ai fait, j’assume si je pouvais effacer cette soirée je le ferai. Le lendemain de la soirée Lounes m’a dit de me rendre, j’ai été lâche j’ai attendu que ça se passe, puis quand j’ai vu les vidéos j’ai dit que c’était moi. Cette violence extrême c’est minable, frapper quelqu’un c’est lâche, frapper quelqu’un à terre c’est encore pire je vais vivre avec ça sur ma conscience toute ma vie, j’ai gâché la vie d’un homme tout est de ma faute, j’ai gâché ma vie et celle d’autrui » Kouao a été interpellé pile un mois après l’affaire, il dit : « Du début à la fin j’ai été lâche je me suis caché un mois chez un cousin je suis pas sorti pendant 10 jours, le lendemain de la soirée les co-auteurs m’ont dit ce que j’avais fait et aussi quand j’ai vu la vidéo j’ai pris conscience c’est déguelasse ce que j’ai fait, à leur place moi aussi j’aurais la haine j’étais comme un animal sur les vidéos c’est même pas être humain, un déchet » le président lui rappelé son silence en GAV son droit le plus stricte mais il veut savoir si y’a une raison particulière, Kouao dit que non qu’il est tombé des nues en apprenant « tentative de meurtre » le président lui rétorque: « Quand on donne 10 coups de casque à quelqu’un vous devez bien imaginer … » Kouao : « Je suis pas un criminel je suis pas violent là je sais pas qu’est ce qui m’a pris ça fait 32 mois que je suis en détention j’y pense tous les jours ça sert à rien mais je m’excuse quand même j’ai été con on a tous été cons, c’est moi qui ai pris un casque et qui a sérieusement amoché Nicolas si on est aux assises c’est  ma faute »


Le procureur a la parole il trouve ça bizarre que Kouao se dise inconscient de ce qu’il faisait «  Vous êtes suffisamment conscient pour donner des coups de casque au visage, sur la vidéo on vous voit vous avancez vous reculez et vous visez bien quand même, on entend les coups » Kouao dit qu’il était pas dans un état normal qu’il y avait l’alcool mais le procureur lui rappelle que l’alcool n’est pas une excuse au niveau de la loi « les coups sont assénés avec précision vous mettez des grands coups [il imite] c’est sacrément habile … je relève juste que c’est contradictoire » Kouao dit qu’il ne sait pas quoi dire, le procureur continue : « On l’entend le bruit, le casque c’est en plastique  et les vidéos sont prises d’assez loin et on entend très bien le bruit du casque, un coup ok c’est l’excitation mais là y’a répétition qui moi-même sidére » La défense pose des questions connes : « Qu’entendez vous par amocher ? » « Je lui ai fait mal » « Bon euh euh euh ………. bon euh vous assumez euh euh vous assumez QUOI? » « d’avoir mis des coups de casque à Nicolas d’avoir mis des coups de casque à David »,

le papa de Kouao est dans la salle.

Vient Merlin l’observateur qui va fixer le président au moins pour quelque temps, son avocat ressemble à Vianey. Le président rappelle à Merlin qu’il est mis en accusation de tentative de meurtre et violences  aggravées, c’est 30 ans  compris ? « Ok » répond Merlin. Merlin avait bu au restaurant où il travaille ( « toujours festif avec le sourire ») il ne voulait pas sortir après car  sa femme était enceinte mais « j’étais jamais allé sur une péniche » il dit que le quartier lui a appris à être solidaire et qu’il voit « des costauds [David et Nicolas] et des gens de petites tailles [ il parle de Macela] ce qu’il se passe c’est que j’enlève ma montre, c’est pas une bagarre c’est une domination. Nicolas est impressionnant » le président lui dit que c’est pas pour autant qu’il est agressif, mais Merlin commence à s’enfoncer : « si, il fait des grands gestes il parle avec les mains » le président : « enfin quand on voit la vidéo c’est Lounes qui va vers Nicolas qui recule recule recule il est pas agressif. Bon vous donnez le premier coup de poing ce qui va déclencher un déchaînement de violence pourquoi ? » « j’avais l’impression que Macela était touché je me suis dit que si Nicolas me mettait un coup j’allais tomber » donc il attaque, c’est la meilleure défense.


Il rejette un peu la faute sur les victimes  c’est pas bon on voit bien sur les vidéos que les victimes n’attaquent pas. Le président lui rapelle qu’il met « trois coups de poing, deux coups de pied, Nicolas tombe vous remettez deux coups de pied » Merlin : « j’ai jamais mis de coup de pied j’ai mis un coup de pied c’est ma participation » Compliqué à comprendre. À David il lui met une balayette, David tombe, il reçoit coup de pied et coup de poing, là encore Meriln se défausse : « A la main j’ai des problèmes les coups sont pas forts, je me suis pas acharné » [il est musclé, il fait du cardio] il dit que c’est l’effet de groupe qui le fait frapper Nicolas et que c’est une bagarre pour lui, il continue : « Les vidéos à voir c’est dur et compliqué, c’est toujours dur et compliqué, en toute sincérité c’est toujours dur et compliqué  je regrette énormément c’est vraiment compliqué, c’est comliqué pour eux [les victimes] et pour nous mais je crois que c’est plus compliqué pour eux » Quand même.

Le président : « Hier la grand-mère de David et Nicolas, Eulalie s’est adressée à vous, elle a dit qu’en plus c’étaient des africains qui s’en prenaient à d’autres africains, elle vient du Cameroun et vous aussi, je vous ai regardé précisément à ce moment-là et vous étiez prostré que pouvez-vous nous dire ? » « C’est décevant franchement peut être on est de la même famille et on le sait même pas c’est dur, c’est très très dur je trouve pas les mots » [le mot qu’il cherche est compliqué.]

Le procureur lui parle d’une condamnation antérieure, une bagarre, de la violence sur une femme et Merlin avait déjà évoqué « un malentendu » le procureur lui dit : « Vous n’avez pas compris la leçon ! » Vianey de la défense s’adresse à son client : « Comment vous alliez Lundi Merlin ? » c’est le retour du procès du « ça va ?/ça va » bien sûr lundi c’était « compliqué j’avais des vertiges » son avocat lui dit : « C’est vous l’auteur de violence » mais Merlin fait la moue « en quelque sorte » « Non pas en quelque sorte vous le savez, c’est dur ? » « C’est compliqué, c’est très compliqué » et insupportable à entendre et retranscrire., il souffle dans le micro : « C’est dur de m’exprimer, c’est dur et compliqué » il explique qu’il a perdu quasiment 20 kilos en détention « le poids de la culpabilité » dit l’avocat, il termine son audition ratée en disant que quand même en prison des « collègues » (amis) des victimes l’ont menacé et ça « je le dis » puis qu’il n’avait pas l’intention de tuer « ni Nicolas, ni un chat ni une souris » audition ratée de A à Z c’était très dur et compliqué et c’est la pause de midi, au retour je retrouve la vieille facho du pocès des attentats elle se met à côté de moi je lui dis coucou c’est moi on a passé 3 mois ensemble, elle est saoulée car elle pensait venir voir un procès « de pute nigérienne » c’est au tour de Mothir l’ingénieur de se mettre à la barre, il risque 30 ans, il raconte la soirée, il parle de St ouen comme d’un « poison désolé pour les habitants », il s’exprime très bien mais il parle énormément, pour décrire Kouao/Steve Urkel il dit « Il ressemble à Maitre Gims », il raconte ne pas avoir trop compris ce qu’il se passait, qu’il voit le gabarit de Nicolas, celui de Lounes et il préfère quitter les lieux avant que ça ne dégénère il dit : « J’ai frappé des gens sans raison ni savoir pourquoi » le président lui dit « Vous avez donné un coup de pied et de poing à Nicolas qui a déjà eu son compte si je peux dire et vous redonnez un coups de poing, vous qui avez une vie rangée, comment un homme qui n’a jamais eu aucun problème se motive à faire ça ? » Mothir tente de répondre mais il n’a pas d’explication il dit qu’il a eu peur que ça dégénère à cause de la Seine juste à côté, le président lui dit : « Quand même c’est pas le bronx ! Vous êtes dans le 7eme à côté du musée d’orsay ! » c’est pas stalingrad quoi pourtant Mothir « pense comme ça », il dit qu’après la confrontation avec Kevin ils se sont parlés « on a eu un bon feeling malgré la situation cocasse, j’ai de la sympathie pour Kevin, les autres j’ai des remords, j’ai discuté avec un homme posé, sincère, il a pas cherché à dire des choses fausses sur moi il aurait pu, en voyant les vidéos  je réalise qu’on a frappé des gens sans raison alors que quand ça se passe je pense répondre à des agresseurs et quand la police arrive bah on leur parle on est presque sereins en fait c’est ça le pire »

Le procureur va faire un jeu de question réponses très long c’était un peu qui aurait le dernier mot, il dit quand même à Mothir : « Vous êtes intelligent et j’en tiendrais compte dans le réquisitoire, vous êtes capable de faire des choses » avant que la défense prenne la parole le président s’adresse au procureur : « Au fait Nicolas c’est 28 coups qu’il reçoit, pas 24 » La défense de Mothir lui demande s’il voulait que Nicolas meurt, Mothir répond que non « Fort heureusement les secours sont arrivés vite je suis très content qu’il soit encore en vie » puis Mothir s’adresse à Kouao qui s’est excusé auprès de ses copains d’être ici « Kouao il dit qu’il est un animal mais moi je vois un homme, un humain qui porte ses responsabilités, que Kouao s’excuse c’était inattendu ça m’a bouleversé, je les accepte »

Et c’est Lounes l’asmathique qui va à la barre, on a passé plus de 2h avec Mothir je fatigue, Lounes risque 10 ans (5 ans en fait mais il est en récidive donc X2) il était alcoolisé à la soirée : « Du rosé. Peut être du whisky mais je suis plus rosé » il dit qu’il n’a pas empêché Kevin de porter assistance à Nicolas « je le calmais ça se voit sur les vidéos » J’ai confirmation de quelque chose que Lounes a fait après l’agression il me semblait l’avoir vu hier mais je n’étais pas sure, le président confirme mes impressions : « Vous avez mis Nicolas en PLS après les coups, la médecin légiste a dit que c’était peut-être ce qui lui avait sauvé la vie et de vous-même vous avez appelé la police c’est tout à fait à votre crédit » Lounes explique qu’il avait vu une vidéo de secourisme. Et il dit ne pas être violent. Mais ce qui est moins « à crédit » pour Lounes c’est une conversation avec sa sœur où celle-ci dit qu’il s’est fait « fracasser 1000 fois et battu » à cause de l’alcool Lounes répond qu’il aime « boire en terrasse, le rosé et le fromage », le président en bon français : « Bon le fromage ça va, le rosé un peu moins mais les bagarres beaucoup moins » bah et Astérix et son banquet alors ?

Ca va très vite pour Lounes même pas 45 minutes je pense. Il trouve l’affaire « regrettable ça a tourné au drame » il s’excuse auprès des victimes et des autres accusés il dit que si les accusés et les victimes avaient « picolé » ensemble ils auraient rigolé « j’en suis persuadé », la défense (le même avocat que pour son frère) lui demande s’il y avait volonté de tuer ce soir-là ? Lounes qui n’est pas mis en examen pour ce fait là répond : IM PO SSIBLE.

C’est la fin, je ne verrai pas Hervé l’artiste je suis fatiguée.  

M Écrit par :

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