Deux heures trente-huit minutes quarante-sept secondes



Je n’y arriverai pas beaucoup plus car je n’y arrive déjà plus. Aujourd’hui c’est le Bataclan, l’enquête, les photos, les vidéos, la bande sonore. C’est ma cinquième audience et j’ai l’impression que c’est la vingtième déjà. Je pensais faire quelques témoignages de victimes je n’y arriverai pas, trop dur je le sais déjà.



L’an dernier au procès des attentats de janvier 2015 j’avais fait les témoignages de l’équipe de Charlie Hebdo, la famille de Frédéric Boisseau agent de maintenance et Michel C. propriétaire de l’imprimerie où les Kouachi s’étaient retranchés. Je n’avais fait aucun témoignage de personne à l’hypercacher, déjà je n’avais pas prévu d’assister à tout le procès et d’en faire un livre mais surtout c’était trop dur déjà à l’époque. Je ne voulais pas entendre ces gens raconter leurs vies détruites. Il y a le dédoublement de personnalité qu’on est obligé d’avoir en assistant à ce genre de procès. Bien sûr la compassion mais pour ceux qui retranscrivent des débats il y a l’écriture et faut suivre. Quand au procès  il y a Jeremy G. qui vient parler de Fredo son copain c’est  un témoignage magnifique, vingt fois je l’ai lu vingt fois j’ai pleuré, Jeremy G. était bouleversant, et puis il y a le témoignage de Michel C. le mec de l’imprimerie, Michel C. n’a jamais quitté le 9 janvier 2015, à la barre il pleure, il ressasse, il répète inlassablement la même chose pendant des heures et c’est … insupportable à écrire, à la fin je pars, Michel C. m’énerve profondément alors qu’il a vécu une épreuve dingue mais c’est mon écriture qui ressort de ça. Je n’ai pas voulu ça pour les gens de l’hypercacher, pas envie d’être agacée j’ai pensé à moi. En dehors de l’agacement il y a l’exact opposé, le trop plein de compassion, au procès des attentats de janvier 2015 il est fait mention d’un petit garçon de 3 ans pris en otage au supermarché, ce petit garçon je ne connaissais pas son existence je l’ai apprise avec l’enquête, le policier avait expliqué que les adultes autour de lui n’arrêtaient pas de lui filer des gâteaux pour l’occuper  et le petit garçon vomit, il a trop mangé. Zarie la caissière formidable de l’hypercacher demande  à  Coulibaly si elle peut s’occuper de ce petit garçon : «  Bien sûr tu m’as pris pour un monstre ou quoi? » c’est ce que répond Coulibaly qui vient d’assassiner 4 hommes à terre que le petit garçon voit. Ce petit garçon lorsqu’il a été évoqué je n’arrêtais pas de penser à lui, je ne savais pas son prénom, après les enquêtes je l’ai mis dans un coin de ma tête avec tant d’autre choses et gens du procès, je voulais me concentrer sur les auditions et deux mois ont passé, deux mois durant lesquels il y a les auditions des accusés parfois on rigolait avec eux. Et au bout de deux mois le réquisitoire des deux procureurs, ils retracent les faits, l’enquête, le procès et à un moment l’un d’eux évoque de nouveau le petit garçon je me le suis pris dans la tronche, retour deux mois en arrière il était impossible de retranscrire la suite tant je pleurais  je ne pensais qu’à lui, sa vie maintenant, ses moments passés avec Coulibaly à 3 ans, ce qu’il a vu, ce qu’il n’a pas vu, comment a-t-il été protégé de tout ça le soir? Pendant combien de temps des parents ont arrêté de pleurer devant lui ? Ce petit garçon et c’est la raison pour laquelle  je suis heureuse de ne pas avoir fait les témoignages des gens  de l’hypercacher  je n’y pense qu’avec le sourire, en espérant qu’il aille bien, parfois il arrive dans ma tête, si j’avais écouté ses parents témoigner  ou d’autres l’évoquer  il n’y aurait eu que du malheur et du chagrin en pensant à lui. Je ne veux ni de Michel ni de petit garçon de 3 ans pour ce procès pour après dans ma vie. Le premier procès était  radicalement différent je sortais  des audiences, je suis devenue copine avec un avocat défense , je prenais des cafés avec des parties civiles, des gens comme moi, des journalistes, des avocats, là je suis seule. L’avocat de La défense lorsque je lui avais demandé : « Mais comment tu fais putain pour pas t’effondrer ? » il m’avait dit : « J’ai pas le choix je suis avocat » le denier jour de procès lorsque les accusés s’expriment pour la dernière fois je m’effondre, je suis exténuée et l’avocat aussi « beaucoup trop d’émotions ce soir » c’était son sms. Après j’ai connu un pénaliste célèbre et il m’a dit qu’il ne supportait plus de regarder des rapports d’autopsie 15 ans de barreau et il ne le supporte plus. Aujourd’hui  à la cinquième audience j’en suis déjà à ce stade-là de ne plus rien supporter, les photos, les enquêtes, entendre un enquêteur clinique, froid, décrire ce que nous voyons, dire « voilà là cette personne est décapitée lui il a 20 balles dans le corps »  et il FAUT que cet enquêteur soit quasi chirurgical, s’il commentait en nous disant « Vous avez  vu c’est terrible hein tout ça c’est triste Ohlala je vais pleurer » ça serait encore plus intenable. Mais là il s’agit de 90 personnes assassinées à 2km de chez moi. Hier l’enquêteur nous a dit qu’avant de tuer les gens aux terrasses du Petit Cambodge et du Carillon les terroristes étaient passés une première fois pour voir si les terrasses étaient bondées, ils sont passés devant des gens qui rigolaient, saouls ou pas, qui s’aimaient, qui se quittaient et ils ont vu que les terrasses étaient remplies, ils avaient fait une boucle, même ça ça m’est devenu insupportable à entendre. Et je n’ai pas envie d’arriver au stade où mon humanité est reléguée au denier plan, de pouvoir écouter ça OKLM et après aller à monoprix acheter des croquettes à mon chat, ces journalistes qui live-tweet les procès donnent du factuel, arrivent sûrement beaucoup  mieux que moi à se dissocier moi je n’ai pas envie d’arriver à ça et de toutes façons je n’y arrive pas. Et puis je n’arrive plus à savoir où m’arrêter, ce que je peux dire ou pas, à quel moment je tombe dans le voyeurisme ou pas, comment ce qui est indicible peut être raconté.



Je ne sais que trop bien qu’on ne peut pas sortir indemne d’un procès comme ça, ou alors on est un psychopathe ou Jipé qui VEUT voir des corps déchiquetés, on est obligé d’y laisser  des plumes, ça apporte un truc en plus mais ça enlève beaucoup aussi alors c’est peut-être ma dernière audience, je ferai éventuellement les auditions de François Hollande ou Bernard Cazeneuve, peut être l’audition de Salah Abdeslam mais pas plus je pense . Je n’entendrai pas les plaidoiries de mes chouchous : Me Raphael Kempf et Me Karim Laouafi, tant pis. En sortant du premier procès j’ai pensé : « Plus jamais de terrorisme plus jamais c’est trop dur » plus jamais de terrorisme.




J’arrive au palais et au moment des contrôles comme tous les jours je sonne aux chevilles on dirait que jai un bracelet électronique j’ai juste des chaussettes avec des frites en hommage à la Belgique que je montre aux policiers, j’apprends que Jipé n’est pas là il était dégoûté de pas voir les corps déchiquetés [ spoiler : en fait il sera là], la salle d’audience se remplie comme au premier jour et ça me frappe d’un coup cette salle construite pour l’occasion, ses bancs on dirait une église, on nous a dit que nous allions entendre 30 secondes du Bataclan, 30 secondes d’amour c’est court 30 secondes de chute d’un immeuble c’est très long on doit être dans second cas, des secondes qui vont durer des minutes. Et l’audience commence le président appelle à la barre Patrick policier à la brigade criminelle :


« Je suis là devant une cour d’assises, depuis plus de 20 ans j’ai l’habitude c’est jamais facile de rapporter des scènes de crime c’est même parfois l’occasion d’affrontement avec des avocats. Les difficultés pour moi là ce sont les événements tellement particuliers et hors normes j’essaierai de répondre à vos questions avec toutes mes capacités. J’ai deux impératifs, d’abord la constatation strictement les constatations je n’évoquerai pas l’assaut, deuxièmement celui de faire toucher aux gens présents, du doigt un suivi de cette opération inédite sur notre territoire, un événement catastrophique. Ça demande une méthodologie particulière pour les secours, les hôpitaux les policiers, depuis la moitié des années 2000 ce type d’événement déclenché le plan multi attentat, on emprunte beaucoup aux zones de crash aérien, ce sont des zones larges avec de nombreux corps, veuillez m’excuser si je laisse transparaitre de l’émotion » effectivement Patrick a la voix chancelante.

Un plan du Bataclan est montré il explique que tout le monde se met à travailler, 100 enquêteurs de la brigade criminelle il est désigné comme coordinateur de la scène du Bataclan, il parle des différents services qui se fragmente la scène de crime, il explique aussi que « jamais » la brigade criminelle n’arrive en premier en cas d’attentats ce sont d’abord les secours la priorité, lui il a connaissance de deux infos : il sait qu’il y a eu une attaque, qu’il y aurait une prise d’otages et on lui dit « 15 morts », il explique que les zones Voltaire, République, Bastille sont « sanctuarisées » on n’y rentre pas, lui il se stationne rue Oberkampf.

« Le chaos on peut en parler. Nous sommes confrontés à des scènes que l’on a l’habitude de voir à l’écran mais qui concernent d’autres pays, d’autres continents, ce jour-là il n’y a que de la sidération, ce sont des victimes qui crient, qui hurlent, ensanglantées, elles veulent sortir  c’est terrible » 8 victimes sont envoyées dans des postes médicaux (sur place), il raconte les corps sous les couvertures de survie, tous les effets personnels des gens, que les témoins sont mis dans trois restaurants rue Oberkampf, il reçoit une information : « Des gens sont sur le toit du Bataclan ils vont faire feu sur des gens dans la rue heureusement l’info est levée c’était faux » il parle aussi des « badauds à leurs fenêtres qu’il faut faire rentrer chez eux »

00h18 l’assaut est donné « Le poste médical est devenu une chapelle ardente, les démineurs arrivent pour vérifier, ils trouvent un gilet qui n’a pas explosé et ils balisent les éléments d’armement avec des bandelettes fluorescentes, je vois quelqu’un de la BRI il a le visage marqué il me dit : Bonnes chances vous allez être dans l’horreur pendant des heures » ils lancent les investigations et constatations autour du Bataclan, certains corps ne sont pas dans le Bataclan mais sur la route, des gens qui ont réussi à s’échapper pour certains et qui sont décédés. Très vite le véhicule belge est trouvé, il a le coffre et une portière ouverts, Patrick lui reste dans le Bataclan avec un enquêteur judiciaire et un vidéo : «  Le but est de se rendre compte de la répartition des corps et des lieux, et là nous rentrons dans l’indescriptible mais il faut décrire, un escalier avec la quasi-totalité des corps, c’est lugubre, froid, c’est un endroit très haut le Bataclan c’est une cathédrale, on marche dans du sang, des os, des dents, les téléphonent sonnent » il pleure et se reprend, il va dans une zone où il y a deux terroristes, celui qui est entier et un autre coupé au milieu du corps « partout il y a des projections de sang et organiques », le troisième terroriste est sur la scène, il n’y a que sa tête au fond à droite »

Les policiers font un zonage de la scène, ils en font dix « à 5h du matin les constatations commencent il y a des analyses génétiques, dactyloscopiques, balistiques, chimiques, numériques tout ça en urgence. On ne sait pas traiter une scène de guerre, il faut s’adapter, on travaille un peu dans la précipitation pour identifier les victimes, dedans le Bataclan il y a 71 corps je n’ai pas de pouvoir de dire qui est qui, en dix minutes je reçois des messages :  est ce qu’il y a untel ? Et untel ? Et moi je ne peux pas, je comprends mais je ne peux pas, les chaines d’info demandent déjà qui sont les victimes, moi je peux juste dire c’est plausible j’envoie en mettant X-FEMME susceptible d’être, ou X-Homme et pourtant l’identification c’est ce qui est urgent. »

« On nous dit qu’à 21h45 trois hommes ont tiré, c’est mince en fait les terroristes ont commencé sur la voie publique »

Il parle des dix scènes de zonage :

« Zone J : une victime, 52 éléments de munitions, une loge. Zone A cage d’escalier 8h30 de constatation, deux morts terroristes, une victime. Zone H la scène, un terroriste mort, [il a fait un petit dessin avec la tête du terroriste qui explose j’ai fait un plan ]. Zone I balcon à droite, pas de victime. Des WC sont cassés, les gens sont montés dessus pour sortir par les bouches d’aération. J’étais oppressé par l’idée qu’un spectateur se soit mis dans un truc inaccessible par instinct de survie et panique et qu’on passe à côté. Zone C le vif du sujet à droite sur le côté où il y a le merchandising, quinze victimes, les corps sont entremêlés, enchevêtrés, superposé je ne sais même plus le terme ils ont tous trouvé la mort en même temps c’est comme à Charlie Hebdo, immédiatement des corps tombent. »

Il poursuit : « Zone D en bas à gauche trois victimes vers les issues de secours, le bleu vert originel du sol disparait suus le rouge du sang séché. Zone B le bar sept victimes ce sont des exécutions individuelles, Zone E,F,G c’est la fosse qu’on a séparé en trois parties, le cœur de la salle. Zone E : Dix neuf victimes c’est la fosse à gauche, des personnes fauchées. Zone F sept victimes, la fosse au milieu. Zone G dix huit victimes la fosse porte droite, les corps les plus impactés, tirer 9mm sur un corps c’est pas pareil que du 7,62 [Kalash] ce sont de plaies très délabrantes, des crânes explosés, des dents, des visages délabrés, quarante quatre personnes sont mortes dans la fosse. Zone K l’entrée et le vestiaire pas de victime mais c’est la zone la plus modifiée les gens sortent, les secours rentrent » et il parle du vestiaire, rempli de manteaux qui vont servir aussi pour l’identification.

Il raconte les constatations externes au Bataclan comme l’enquêteur d’hier il parle des indices retrouvés, il y a une victime « collatérale » un monsieur tranquille chez lui au premier étage qui est décédé par une balle, ils l’ont su le 14 novembre. Il parle du véhicule belge, dedans un contrat de location au nom de Salah Abdeslam, 100 prélèvements ont été faits dans la voiture, outre l’ADN des trois terroristes du Bataclan on retrouve aussi celui de Sofien Ayari sur la couette et un Mp4 [ il est accusé dans le box].

Patrick continue : « Là pour moi le plus délicat par rapport à vous les parties civiles je vais aborder la partie audio, elle est courte elle donne une indication de la barbarie, elle dure 22 secondes c’est très long » le président prévient que des gens peuvent sortir, un avocat partie civile dit qu’un numéro est mis en place pour les gens qui ont besoin d’aide.

Patrick : « L’agent qui s’est occupé des investigations sur la bande son a encore le timing audio des voix, des cris, des coups de feu » l’audio [qui provient d’un dictaphone d’un spectateur] dure 2h38 et 47 secondes, tout a été retranscrit « chaque mot, chaque bruit. Sur l’audio on entend qu’entre 21h47 et 22h20 258 coups de feu ont été tiré, on entends les 22 secondes de cette séquence, des tirs, des cris, des hurlements. Fin de l’audio.

Patrick va maintenant lire la transcription de ce que les terroristes disent dans l’audio, il va un peu prendre des voix différentes c’est un peu chelou mais bon il dit que c’est très dur pour lui de se mettre dedans la voix des terroristes.

Terroriste : « Couche toi ou je tire ! Lève toi ou je tue ! On fait ça, vous bombardez nos frères en Syrie, les soldats français et américains ils bombardent le désert mais nous on est des hommes on vous bombarde sur terre voilà bah Hollande remerciez le ! »

Terroriste à un personne : « Assis toi ! Ils tuent les femmes et des enfants comme ils font nous on fait on tue les femmes et enfants, là Hollande vous l’avez élu, il fait le cow boy du western l’heure de la vengeance a sonné, les soldats du califats sont partis je t’avais prévenu de pas bouger !! DAESH tu connais ils sont partout, on va frapper partout »

Après ça les terroristes disent Allah Akbar plein de fois et font des genres de prières.

Terroriste qui s’adresse à un policier : « Sachez…On a des otages , levez vous tous on va en haut DEPECHEZ »

Les terroristes donnent des ordres aux spectateurs et des coups de feu.

Terroriste : « Hey recule ou je tire [ à un policier] on a des otages ! »

Un otage du Bataclan fait le lien entre les terroristes et la police, l’otage dit que les terroristes veulent un talkie walkie.

Otage : « Ils ont des gilets explosifs, ils veulent parler à un responsable, » l’otage donne un numéro de téléphone pour rentrer en contact.

Terroriste : « Arrête toi, casse toi ! Je fais sauter les otages, dégage !»

Patrick : « Les otages supplient les policiers de les extraire » et puis la mort des terroristes arrive « c’est la bande son des faits tels qu’ils se sont passés »

Patrick parle maintenant de l’exploitation des armes 309 coups de feu minimum.

Le 14 novembre 2015 à 00h10 Foued Mohamed-Aggad un des terroristes emprunte le téléphone d’un otage et se connecte à son compte Skype il appelle sa mère pour lui dire « Bientôt je vais rencontrer Allah »

Patrick : « Effectivement l’assaut est donné à 00h18 » Patrick explique être allé tous les jours au Bataclan pendant deux mois « Le 27 novembre 2015 on retrouve la jambe d’un kamikaze qui manquait jusque-là, 14 jours après. »

Le président demande à l’enquêteur de nous montrer es photos du Bataclan « maintenant » [Jipé fulmine et moi je n’aurai pas de cauchemars]

Un panoramique de la salle est montré, avec des points pour montrer où les gens sont morts, le président demande au policier de réciter les noms des victimes, Patrick énumère les lieux, et le nombre de victimes, ici cinq, là une, sept, dix à cet endroit, une victime, une autre victime, sept ici, dix-huit là, une victime, huit personnes, quatre ici, une victime, trois ici, deux, une victime, une victime. Soixante et onze personnes sont mortes dans le Bataclan. » Et il projette la liste des gens. Patrick a fini son audition il veut dire néanmoins un dernier truc et j’avoue c’est assez inédit pour moi de voir un enquêteur s’exprimer ainsi :

« Le Bataclan a permis de mettre à jour de nouvelles techniques de méthodologie, j’ai envie de donner mon point de vue, n’écoutez pas les gens qui distillent des vérités qu’ils n’ont jamais côtoyé, ils n’ont jamais mis un doigt de pied au Bataclan on est suffisamment haut dans la barbarie pour ne pas en rajouter, il n’y a pas eu de mutilations au Bataclan, ni au couteau, ni à la fraise il y a eu des plaies balistiques terribles et c’est déjà horribles, que des magistrats ou policiers se permettent de dire centaines choses… je m’associe de tout cœur aux parties civiles et leur souhaite beaucoup de courage » Patrick a dit ça en s’effondrant totalement, une pause est demandée.

Au retour le président l’interroge sur les mutilation commises au Bataclan : Il y en a eu ZERO, JAMAIS ça n’a existé, il parle de gens qui « fantasment à chaque fois ça arrive, mais là des journalistes ont écrit que des mutilations avaient eu lieu c’est faux. »

Il est questionné sur le couteau retrouvé dans la voiture, la rumeur d’un quatrième terroriste.

Une assesseure demande si il y avait des sièges numérotés au Bataclan : « Une fosse, un concert de rock, non »

L’avocate générale demande à quelle heure Patrick est parti du Bataclan « Grosso modo 14h00/15h00. »

Des parties civiles posent des questions sur l’identification des victimes Patrick ne répond pas « pas son domaine ».

Un avocat partie civile : « Vous avez commencé vos constatations à 5h du matin, vous avez dû attendre que le convoi présidentiel s’en aille. Vous ont-il retardé dans vos travaux en venant sur place ? » Patrick : « Ah ! Ça la question piège… » ca sourit, il poursuit : « Oui il faut qu’un cortège passe, mais pas nécessairement un cortège de 50 personnes ! Le président, le ministre de l’Intérieur, oui… Mais la présence d’un certain nombre de conseillers ministériels c’est pour moi déplorable. »

La défense n’a pas de question, l’audience est finie, pour moi aussi, je ne sais pas quand est ce que je reviendrais à ce procès.

M Écrit par :

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