Jeudi 15 octobre 2020. 24ème audience.
Hier j’ai réussi à récupérer l’ordonnance de mise en accusation (OMA) qui fait 270 pages avec tout le dossier, les accusés, les victimes. Aujourd’hui nous continuons Mohamed Farès et les témoignages de sa belle-famille si compliquée. Si Farès est coupable alors Ramdani aussi sûrement mais là encore juste des hypothèses, aucune preuve, et dans ce cas-là ils ne peuvent pas être condamnés. La rupture est actée avec Jipé et ses trois (anciennes) nouvelles copines : « Je sais pas pour qui il se prend ! » Chantal raconte : « La nuit je rêve que Coulibaly me retient. » Moi je rêve que je suis invitée à me prononcer sur la sentence des accusés et je ne sais pas quoi répondre.
Il y a eu une modification de planning, ce matin c’est une enquêtrice de la brigade criminelle qui vient à la barre pour parler de la fuite de Hayat Boumeddiene et des frères Belhoucine, les trois absents de ce procès.
« En 2008, Amedy Coulibaly se marie avec Hayat Boumeddiene. Le 2 janvier 2015, elle embarque à Madrid dans un vol à destination d’Istanbul pour rejoindre la Syrie. Elle est accompagnée de Mehdi Belhoucine. Mohamed Belhoucine embarque le même jour mais sur un vol différent avec sa femme et son fils Omar. Mehdi Belhoucine avait dit à ses parents qu’il partait en Égypte. Le 1er janvier 2015 c’est Bruno F. qui est venu chercher Mehdi au domicile de ses parents. Bruno F. a aussi rejoint la zone irako-syrienne. Il amène Mehdi prendre le bus direction Madrid, grâce à l’exploitation des vidéos on peut le tracer. Hayat Boumeddiene est amenée par Coulibaly à Madrid en voiture, une Séat, avec Mohamed Belhoucine, sa femme et son enfant. Les péages permettent de les suivre sur la route, avec la coopération internationale on voit grâce aux vidéos à Madrid qu’ils vont à l’aéroport. Coulibaly revient sur Paris dans la nuit du 2 au 3 janvier 2015. Ce sont des départs préparés, les billets d’avion ont été achetés entre le 22 décembre 2014 et le 1er janvier 2015, des billets aller-retour, probablement pour ne pas éveiller les soupçons. Il y a une préparation financière, chacun retire de l’argent à ce moment-là, Mehdi Belhoucine retire 3000 euros et achète un sac et des vêtements à Décathlon. Tout un petit groupe proche de Mohamed Belhoucine part en Syrie. On arrive à déterminer que Mohamed Belhoucine a deux lignes téléphoniques, il aura des communications avec Coulibaly et Pastor-Alwatik. Nous auditionnons les proches des Belhoucine. Mehdi a fait des études d’ingénieur à Jussieu. Il arrête son cursus pour aller un an en Égypte étudier la religion. Mohamed fait l’école des mines à Albi il arrête et travaille dans un restaurant dans le 11ème. Ils n’ont pas été élevés dans la religion mais ne se cachaient pas d’avoir une pratique radicale d’après leur père. Ils disaient qu’il fallait partir de France pour appliquer la charia. En mars 2015, Mehdi Belhoucine donne des nouvelles à des amis. En avril 2015 il est mort, blessé au combat il a eu une infection du sang à cause d’une blessure mal soignée. En février 2016, nous apprenons par les services de renseignements que Mohamed Belhoucine est mort. Nous ne savons rien de ça. En juillet 2018, la femme de Mohamed Belhoucine contacte sa famille en France et dit qu’elle ne savait rien des attentats, qu’arrivés en Syrie tout le monde a été séparé, qu’elle a eu un deuxième enfant avec Mohamed et qu’elle n’a pas vu la dépouille de son mari. Coulibaly et Mohamed Belhoucine se sont connus en prison. Ils ont été aperçus au pique-nique de l’association salafiste Sanabil, auquel Pastor-Alwatik participait. Ils ont assisté au mariage de Pastor-Alwatik, ils ont aussi partagé un rappel religieux à ce dernier. »
Elle explique ensuite les différents mails de chacun, le fait que tel ami se doutait du départ des Belhoucine. Elle évoque une douzaine de noms différents. Le Président lui demande combien de contacts ont eu Mohamed Belhoucine et Pastor-Alwatik. C’est au nombre de 130 sur six mois, contacts déjà évoqués pour lesquels Pastor-Alwatik a dit qu’à chaque fois il parlait à Coulibaly. Un avocat partie civile explique qu’un jour les services de renseignements ont reçu un appel d’un homme sans accent qui expliquait que Mehdi Belhoucine n’était pas mort mais à Beyrouth en 2018. La femme de la BRI n’a pas connaissance de ce PV. Pendant ce temps Coco dessine les avocats qui parlent. `
Un avocat partie civile veut savoir si la sœur de Hayat Boumeddiene est toujours sur écoute. La femme de la BRI explique qu’elle ne traite pas ça. Me Delphine Malapert, avocate de Pastor-Alwatik, demande : « Il y a des contacts entre Pastor-Alwatik, mon client, et Mohamed Belhoucine ? Ou bien leurs lignes sont en contact ? » « Leurs lignes. » Me Coutant-Peyre veut savoir si on sait qui a ramené la Séat louée après avoir amené Hayat Boumeddiene en Espagne. La dame de la BRI explique que ça n’est pas son service qui traite ça et l’avocat général de s’en prendre à Me Coutant-Peyre : « Fallait demander ça à monsieur M. ! Il est venu parler de ça ! Là vous demandez des choses à des gens qui ne sont pas en charge de ça ! » Me Coutant-Peyre explique que le dossier fait « 500 000 pages, c’est bon » puis elle dit : « Vous savez que se tient aussi actuellement le procès de Sid Ahmed Ghlam. Vous témoignez là-bas aussi ? Car en fait la presse dit que y’a aussi un lien avec les Belhoucine. Bon la presse dit souvent n’importe quoi. » La femme de la BRI ne sait rien. Me Saint-Palais demande si les investigations ont pu déterminer si oui ou non l’entourage des Belhoucine savait pour les attentats, la réponse est non. Il y a une suspension de quinze minutes et au retour l’assesseur demande à Mohamed Farès de se lever.
L’assesseur a l’air de préparer un mauvais coup : « Monsieur Farès, pour qu’on soit sûrs, hier vous nous avez dit que vos mensonges en garde à vue résultaient de deux choses, d’abord protéger Souliman votre ex-beau-frère, puis la pression que vous aviez de voir votre ex-épouse en garde à vue. Pour autant quand votre ex-épouse sort de garde à vue et que vous voyez que rien ne lui arrive vous persistez dans vos mensonges ? » Farès répond qu’il restait Souliman à protéger et l’assesseur va sortir ses cartes : « Hier nous avons eu le témoignage de Roxane qui a contesté beaucoup de choses de sa garde à vue. Bon on lui a fait observer qu’au-delà de sa signature il y avait un enregistrement. Vous pensez qu’on va voir quoi, Monsieur Farès, sur cette vidéo ? » Mohamed Farès : « Je sais pas, hier j’ai été choqué que vous pensez que j’ai fait des pressions à Roxane pour qu’elle change son témoignage. Moi je m’étais préparé avec mon avocate pour lui répondre sur ce qu’elle avait dit en garde à vue. Roxane je lui parlais pas trop mais rien à voir sur la religion et je pensais qu’elle allait confirmer en fait ce qu’elle avait dit sur moi. » Me Safya Akorri, avocate de Mohamed Farès : « Je n’ai aucune difficulté qu’on voit la vidéo. Par contre, je trouve ça dommage que Roxane ne soit pas là et que vous demandiez à mon client pourquoi elle a changé son témoignage. » L’assesseur : « De deux choses l’une soit, on se rend compte que y’a des différences soit bah… » Me Akorri : « Que Roxane revienne alors. » Le Président : « On est bien d’accord, on ne vous reproche pas, Monsieur Farès son changement de témoignage on veut juste vérifier. » Me Akorri : « Pardon mais il est quand même reproché à mon client ceci. Je suis l’avocate de Mohamed Farès, je ne veux pas qu’on accuse mon client de choses dont il n’est pas responsable. » La vidéo en question dure 2 heures, il faut trouver l’endroit où Roxane est censée mentir. Le président ordonne une suspension alors que l’écran du vidéo projecteur était déjà descendu dans la salle d’audience.
L’audience reprend avec le visionnage de la garde à vue de Roxane. Au début elle parle simplement des relations entre Mohamed et son frère, puis au bout de dix minutes elle balance juste que Mohamed a un peu intensifié son rapport à la religion en prison et que d’ailleurs elle croit que c’est parce qu’elle n’était pas mariée avec son frère, donc pas une vraie épouse, que Mohamed ne la calculait pas. Elle dit ça sur un ton badin. Le problème c’est qu’hier elle a dit sous serment n’avoir jamais parlé de ça. Me Akorri, dubitative comme la salle : « Je suis désolée mais pour le coup j’entends pas tout à fait ce qui a été écrit dans son PV, donc on peut comprendre lorsque hier elle a dit que c’était faux. » L’assesseur lui dit : « Mais comme ça on peut voir que la justice s’occupe de comment la police fait son travail. » Me Akorri : « Euh en fait je pensais que vous vouliez voir la vidéo pour confirmer ou pas les propos de Roxane. D’ailleurs ça a été retranscrit comme ça à mon client quand vous lui avez demandé ce qu’il pensait qu’on allait voir ? » L’assesseur : « J’ai peut-être été imprécis. »
Les témoins sont appelés à la barre. L’ex-belle-sœur et ex-épouse de Mohamed Farès, appelées à venir témoigner, ont exprimé leur souhait de ne pas venir. Sauf qu’un témoin n’a pas le choix, du coup Amel, la belle-sœur, rentre au tribunal escortée par six ou sept policiers qui l’amènent dans la salle d’audience et elle va avoir d’après moi la palme du pire témoin. Elle a 27 ans, on dirait qu’elle en a 45. Le Président lui dit qu’on a dû l’amener par la force alors que son témoignage est important : « J’ai rien à dire » elle répond, puis elle dit juste que Mohamed Farès est un très bon « pôpô » parce qu’elle vient de Roubaix. Le Président lui dit que quand même on a retrouvé son ADN sur une arme de Coulibaly. Elle proteste en disant « C’est pô ce qu’on m’a dit, on m’a dit ça peut être des postchillons aussi et on m’a pas fait montrer des ADN de l’arme. » Son audition va donc être très compliquée, à l’image de ses premières réponses. Le Président dit : « En garde à vue vous dites ne pas savoir comment l’ADN se retrouve sur l’arme, et maintenant qu’est-ce que vous dites ? » Elle rigole et dit : « Je n’ai pas envie de faire l’effort de me souvenir. » Le Président la rappelle à l’ordre : « Quand bien même ! Des gens ont été tués et Coulibaly a tué ces gens et y’a votre ADN donc vous me regardez et vous répondez. » Mais Amel reste vague sur tout, elle ne « sait pas ». Le Président : « Vous dites apprendre en garde à vue en juillet 2017 les attentats de janvier 2015. Vous êtes sérieuse ? » Elle est tellement sérieuse qu’elle le reconfirme car « la télé me préoccupe pas trop. » Y’a Vigipirate dehors, des fouilles de sac partout, des flics avec des mitraillettes dans toute la France mais elle l’apprend deux ans et demi après, donc. « Bon à un moment vous reconnaissez avoir touché l’arme et vous dites que c’est Souliman votre petit frère qui a ramené l’arme. » Bien sûr elle ne se souvient plus et puis : « Pfff j’en ai marre de cette histoire, c’est du harcèlement. » Le Président lui refait un rappel sur l’importance de ce procès, un rappel bien gentil vu l’insolence dont elle fait preuve. Elle dit en garde à vue : « Souliman il a pu avoir l’arme par Samir L., mon oncle. » Le Président poursuit : « Vous dites même ils vont me démonter à sang s’ils savent que j’ai parlé. Ça désolé Madame mais c’est pas du langage de policier. Alors, qui devait vous démonter à sang ? Vous craignez qui ? » « Mon créateur. » Le Président : « C’est votre créateur qui va vous démonter à sang ? » Littéralement elle se marre : « : Aujourd’hui, chuis là, c’est qu’j’ai pas été démontée à sang. » Le Président cherche à savoir les liens qu’elle a avec son frère Souliman, les liens entre Souliman et son oncle Samir L. : « Vous avez combien d’écart avec Souliman ? » Amel : « Deux ans. Euh, trois ans. » le Président : « Non ! Quatre ans ! » Amel : « Vous voyez qu’on n’a pas de lien. » le Président : « Là c’est du calcul mental en fait ! » Elle dit qu’elle s’entend très très très bien avec Mohamed Farès, son ex-beau-frère : « Bon c’est pas vraiment ce qu’il nous a dit mais on est contents de voir que les relations s’arrangent. Et puis c’est marrant car en garde à vue vous dites que vous n’avez pas de relation avec lui. » Le Président sait qu’il n’en tirera rien alors il lui demande si elle a des nouvelles de Souliman, son frère en cavale qui devait venir témoigner : « Souliman, vous avez de ses nouvelles ? Il est vivant, il est mort ? » Elle dit : « Il est ptête mort ! Il est majeur et vacciné et fait ce qu’il veut ! » elle rigole toujours. Le Président qui n’est pas dupe : « C’est marrant hein mais vous répondez comme ça, ça ne vous fait ni chaud ni froid, comme si vous saviez des choses que nous on saura pas. » Elle répond qu’elle se préoccupe uniquement de son fils, POINT BARRE. Le Président lui dit que ça n’est pas incompatible, on peut s’occuper de plusieurs personnes, elle répond : « Pas chez nous. Je veux juste oublier cette histoire, ça fait mal à la tête. » L’assesseur lui pose des questions sur la lettre anonyme, elle dit qu’elle n’en sait rien, elle n’était même pas au courant et encore une fois : « Je veux plus en parler, j’ai tiré un trait. » Puis l’avocat général se lève, tout content de lui : « Alors, j’ai, Madame, une bonne nouvelle à vous annoncer, voyez ça sert d’avoir toujours un ordinateur, mais votre frère a été interpellé en Belgique, on vient de l’apprendre. » On croyait Souliman en cavale en Espagne. Le Président : « Voyez, ça valait le coup de venir, vous avez des nouvelles de votre frère ! » La défense, avec Me Akorri : « C’est étonnant que les parties civiles ne posent aucune question alors qu’il y a votre ADN sur une arme de Coulibaly, c’est… fascinant. » Elle est là pour défendre Mohamed Farès alors elle dit au témoin qu’elle trouve ça bizarre qu’Amel évoque Samir L. comme possesseur de l’arme spontanément et à aucun moment Mohamed Farès. Le témoin ne réagit pas. Me Akorri continue et demande si Souliman est nerveux. Amel « ne sait pô » alors Me Akorri va lire une écoute téléphonique entre Souliman et sa mère Johanne. Ils parlent de l’audition d’Amel en garde à vue qui a balancé son frère et son oncle, donc. Souliman dit à sa mère : « Ta pute de fille, je l’ai attrapée ! » Il est très énervé au téléphone, il dit qu’Amel doit changer son témoignage mais pas trop pour que ça reste crédible. La théorie de la défense, c’est que Samir L. a donné l’arme à Souliman mais Amel se rendant compte de ce qu’elle avait dit, décide de charger Mohamed Farès par la suite : « A un moment Madame, désolée mais moi je ne vous crois pas. Est-ce que vous avez eu des différends dans votre famille après votre déposition ? » C’est le retour du petit Grégory, avec Murielle Bolle tabassée après avoir balancé Bernard Laroche. Amel : « Non. » Fin de l’audition d’Amel.
Chinaze arrive, ex-femme de Mohamed Farès, elle a une parure du Manège à Bijoux, un serre-tête, les cheveux en queue de cheval, un chemisier fluide de mauvaise qualité et une veste de sweat noire. Elle a aussi gardé ses gants de coiffeuse, prête à faire la permanente de certaines avocates, et deux masques car elle est « un cas contact ». D’abord elle dit qu’elle pense aux victimes : « Je veux donner du soutien aux victimes et toutes mes condoléances. Même sur mon Facebook, j’ai mis la photo avec je suis Charlie Hebdo. » Elle pleure, je la trouve sincère contrairement à la sœur. Elle se prend un peu la tête avec l’assesseur qui lui rappelle qu’elle refusait de venir témoigner. Elle explique que non mais elle est cas contact et elle était chez le médecin ce matin. L’assesseur : « Oui, on sait, il vous a prescrit du Doliprane. » A ce moment-là, Amel, la sœur mythomane, s’assoit derrière moi morte de rire. Elle qui ne voulait plus entendre parler de cette histoire, elle vient écouter sa sœur la raconter. L’assesseur lui demande si d’après elle, Souliman dealait avec Mohamed Farès ? Elle répond : « Je ne sais pas mais Souliman avait 15 ans et à cet âge on ne sait pas où acheter de la drogue. » L’assesseur va, pour je ne sais quelle raison, lire les dépositions du frère, Souliman, alors que c’est Chinaze et ça dure plus d’une heure. L’assesseur a la voix sourde et une diction quasi robotique même les avocats de la défense le dénoncent. Il dit que c’est pour un souci chronologique. Alors on écoute toutes les versions de Souliman sur l’arme. Il change régulièrement. A un moment il explique qu’on lui a donné 100 euros pour garder l’arme, il offre même ces 100 euros aux policiers en garde à vue pour qu’ils le laissent partir. Sauf que bien sûr, Chinaze n’a rien à dire sur les déclarations de son frère et elle perd patience et moi aussi. L’assesseur arrive enfin aux auditions de Chinaze et l’interroge sur les violences conjugales. Elle n’a clairement pas envie de répondre et lui il est ultra lourd et a un sérieux manque d’empathie et de tact. En vrai je le trouve hyper pervers depuis quelques jours. En garde à vue on lui a demandé si elle connaissait Saïd Makhlouf, elle dit que non et à la cinquième garde à vue on lui « fait montrer les photos » et elle reconnait Makhlouf mais là elle dit que non et elle regarde Amar Ramdani dans le box en disant « Non non je le connais pas. » Amar Ramdani fait signe de la main que non non ce n’est pas lui dont il est question et Saïd Makhlouf, bonne pâte, fait un coucou de la main pour se désigner. Elle ne le reconnait pas. En garde à vue elle a dit avoir entendu trois fois Mohamed Farès parler d’arme. A l’audience elle ne se souvient plus et perd vraiment patience : « Je suis suivie par un psychologue qui me fait oublier. Moi je suis une femme, je n’ai rien à faire dans un dossier de terrorisme. » Concernant la lettre anonyme, elle dit qu’elle ne sait rien et à juste titre : « Juste c’est un ennemi qui a envoyé ça. » Oui, c’est évident. L’assesseur a terminé mais le Président veut savoir une chose. En garde à vue elle a dit que Souliman son frère était le « toutou » de Mohamed Farès. Après cinquante détours elle confirme et concède que peut-être elle a chargé Mohamed Farès en garde à vue « par vengeance ». Le Président lui dit que c’est très grave car maintenant Mohamed Farès est dans une affaire de terrorisme mais elle dit finalement que ça n’est pas « que ça ». Une avocate partie civile pose une, deux, trois questions sur les violences conjugales avec précision et c’est fini Chinaze se referme et éclate en sanglot, elle ne veut plus répondre à rien car : « Vous êtes rentrés dans mon intimité, je ne dirai plus rien. » et elle se tait. L’avocat général veut un peu détendre l’atmosphère et demande si elle a des nouvelles de Souliman, il ne dit que ça, rien sur la Belgique, et Chinaze, totalement naturelle : « Bah oui il est chez mes parents ! Il vit là-bas » Amel qui une heure plus tôt nous disait sous serment qu’il était « peut-être mort ». Puis l’avocat général continue ses questions. Chinaze refuse de répondre : « C’est bon, j’ai ma fille qui m’attend. » Me Akorri, la défense, lui demande si elle accepterait de répondre à ses questions ? Elle dit que oui et Me Akorri rappelle qu’elle n’a rien à voir dans ce dossier, rien contre elle, Amel la sœur a eu son ADN. Chinaze a été menottée lorsqu’elle a été interpellée devant sa fille, cagoule sur la tête. Amel n’a rien eu. Alors que Chinaze a un problème de santé suite à une opération de vésicule biliaire on lui refuse en garde à vue l’accès aux toilettes. Me Akorri : « Est-ce qu’on peut considérer qu’une bonne partie de ce que vous avez raconté en garde à vue était due à la pression ? » « Oui. » souffle Chinaze. Reprise demain.
Soyez le premier à commenter