Bolivar, un café. A gauche un homme, à droite des mamies. L’homme est au téléphone, il travaille dans la musique et se moque d’une chanteuse avec son interlocuteur il explique que y’a deux dictons : « On a les fans qu’on mérite » et « on choisit pas ses fans » à son interlocuteur il dit : « Autant te dire que je pense que pour elle c’est la première phrase, si je peux me permettre avec toute l’affection que j’ai pour elle » et il n’a pas que de l’affection pour la chanteuse, à priori il a aussi de l’agacement : « C’est pas comme si accessoirement on lui avait pas envoyé 250 fois le morceau hein non mais moi j’aime beaucoup cette personne VRAIMENT », il l’aime tellement qu’il se moque de l’idée de la chanteuse : « Aller chanter devant une fourrière. Bah oui moi je me TUE à dire que cette fille a ENORMEMENT d’humour enfin tu vois l’genre » Après avoir évoqué l’amour qu’il avait pour cette chanteuse il termine : « Écoute là je vais naviguer à vue, viens à la soirée je t’inscris en plus y’aura vachement de GAY et ça c’est bien allez ciao » et donc il ne reste que les deux mémés.
Plus de 75 ans, l’une a une casquette gavroche, un peu ronde et plutôt terne, brune, elle sera suspicieuse pendant toute la conversation. En face d’elle le sosie de Simone Garnier, toute pimpante, doudoune rose FLUO, un jean clair, des converses, elle rayonne. La mamie à la casquette gavroche explique que demain elle va à « la Salpêtrière » pour des examens, Simone Garnier lui dit : « Oh ! Ils sont très très bien là-bas, alors surtout n’hésite pas à leur parler, l’essentiel c’est de pouvoir bavarder et là-bas les infirmières sont dispos. » Où il est question de solitude, de vieillesse et de prendre du bon temps. La mamie gavroche est d’accord : « Covid ou pas covid quelle différence qui y’a ? Les gens ils sont pas disponibles et pas empathiques » d’ailleurs à cause du covid elle n’a pas vu ses petits enfants pendant deux ans, mais là oui ils sont venus la voir et ils ont fait une bonne surprise à Mamie : « Ils ont mangé mes épinards, ma salade tu sais d’habitude ils mangent que des niqueursses » « Des quoi ? » « Des niqueursses c’est du chocolat y’a des cacahuètes » [ des Snickers vraisemblablement l’autrice ayant connu l’époque des Raider et des Yes vu son grand âge] Simone elle ne mange « que du fenouil pour la forme mais là j’ai rajouté des herbes et surtout je diffuse beaucoup d’huiles essentielles » mais La mamie gavroche en a assez de parler bouffe elle a un plan à refourguer à Simone Garnier, elle a un site internet « Tu sais toi qui cherches du contact…Moi je prends 100 euros EN LIQUIDE HEIN et je te fais rencontrer des gens si tu veux » Simone explose : « Ah bah moi je te les donne les 100 euros !! » la mamie gavroche poursuit sans avoir l’excitation de Simone : « Bon et bien 100 euros et à partir de là je te présente des gens après …250 euros tu as autre chose hein mais disons que…Je préfère attendre parce que…bon t’as quel âge ? » Simone Garnier : « Mais quoi ? J’ai l’âge que j’ai », Gavroche tente de deviner, elle pense que Simone G. a dans les 74 ans, Simone G. est un peu piquée au vif, elle ne veut pas dire son âge, ça ne sert à rien car explique-t-elle : « Les femmes sont plus éveillées et dynamiques ! » Gavroche continue : « Mais c’est quoi ton âge ? » Simone ne lâche rien, car ce qu’elle veut « c’est un échange, un partage, moi je donne tout à l’autre, tu vois comme ton neveu lui il est bien ! » Gavroche : « Mais mon n’veu il a 40 ans !! » Simone se rend compte que 40 ans c’est trop jeune, mais peu importe, Gavroche lui dit doucement qu’elle a « peut-être » quelqu’un en réserve, en tout cas elle pense à « un monsieur » pour Simone. « Bon il est traditionaliste, il est marocain, il recherche comme toi voilà, il est un type franc honnête après si ça marche, ça devient sérieux entre vous, mais je te dis pas vous allez vous marier hein ! » Le téléphone de Gavroche sonne : « Oui Sylviane ! Je vous appelle après j’ai une très grande nouvelle à vous annoncer ! » les affaires reprennent en tout cas pour Sylviane. Gavroche continue de décrire tout ce qu’elle a en réserve comme homme, mais elle prévient Simone : « Y’a des hommes biens et y’a des hommes qui sont..voilà on sait pas et moi ça me fait mal au cœur de te présenter quelqu’un et que voilà » mais Simone VEUT un homme quoiqu’il en coute : « Ah mais moi je ne t’en veux pas si ça marche pas ! » du coup Gavroche sort sa meilleur carte, elle en a « un là très bien. Très très bien. Un avocat à la retraite jamais marié » Simone tique, et pourquoi il s’est jamais marié ? Gavroche, psychologue du cerveau masculin : « Tu sais parfois les hommes ils ont une prison dans la tête, bon ce monsieur il est plus jeune que toi enfin je pense vu que tu dis pas ton âge » elle décrit cet homme idéal : loubavitch, gentil, de grands enfants, indépendant matériellement « VOILA c’est CA ce que je veux ! » s’exclame Simone [ en vrai Simone a l’air hyper cool comme mamie] Simone explique qu’en plus le timing est « parfait » « Les fêtes juives sont passées, là je pars le 27 octobre jusqu’au 5 novembre en Belgique 2000 euros mais je profite de la vie ! Grace à dieu je suis bien » et elle redit ce qu’elle veut : « du lien, du partage, donner tout » elle raconte une ancienne histoire (du lien, du partage ) avec un homme dont le prénom est inaudible , malheureusement il est reparti « à Casa, tu sais son père était rabbin voilà il est retourné à ses origines bon moi je veux aller au théâtre » et pour Simone : « Je vais pas aller au théâtre à Casa ! Je vais au théâtre à Châtelet ! » Simone cherche le contact, elle vient de s’inscrire « au centre communautaire à Colonel Fabien 50 euros ! » ce soir elle va dans un lycée pour un cours sur l’histoire de l’art « avec Monique tu sais on fait de la jim ensemble le mercredi.» Gavroche est admirative de Simone qui doit bien taper dans les 80 balais et qui sort le soir dans Paris, « Tu prends Hubert pour rentrer ? » « Ah non ! Le métro j’ai pas peur hein ! ». Gavroche préfère prévenir Simone : « J’ai des gars de 60 ans mais je vais te dire une chose. Ce qu’ils veulent c’est des jeunes » à chaque âge les mêmes soucis. Mais Simone s’en fiche : « Moi je veux converser alors peut-être quelqu’un de 68 ans ça me parait bien » « 68 ans J’AI » crie Gavroche. Malgré l’amour qui semble frapper Simone, Gavroche l’entremetteuse veut les 100 balles [sans niqueursses, sans Mars] « Tu payes quand alors ? Regarde y’a une banque là tu peux y aller je t’attends je suis fatiguée j’ai mal aux jambes » Simone se lève et traverse la rue pour retirer 100 balles, au retour Gavroche lui donne un dernier conseil : « Et tu vas chez le coiffeur histoire que le premier rendez-vous se passe bien »Simone acquiesce elle va se caler ça dans son planning de ministre : « Je dois faire ma troisième dose le 20 octobre, j’aurais rencontré quelqu’un d’ici là ? Je pars le 27 hein »
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